La Croix de Franchard est située à l'intersection de la route Ronde D301
et de la route forestière de l'Ermitage. Voir notre article sur les Gorges de Franchard.
Dans son rapport sur les Travaux de la forêt de Fontainebleau, M. de Cheyssac s’adresse au roi Louis XVI en ces termes : « La croix de Franchard qui n’existait plus depuis longtemps dans le carrefour de ce nom, a été rétablie ; c’est un bloc de grès de huit pieds de long, piqué et arrondi sur huit pouces de diamètre surmonté d’un croisillon, et posé sur une douzaine de morceaux de grès brut pris dans les environs et amoncellés sans ordre les uns sur les autres ». L'ouvrage coûta la somme de 360 livres.
La Croix de Franchard vers 1900.
André de Cheyssac, chevalier, sieur de la Rivière en Périgord, est né le 14 août 1739 à Bergerac, il meurt à Paris en 1817 ou 1818. En 1763, il achète l'office de grand-maître des eaux et forêts du Languedoc. De 1786 à 1791, il est le dernier titulaire de la charge de grand-maître des eaux et forêts du département de Paris et de l'Ile-de-France dont dépendait la forêt de Fontainebleau.
Après la nuit du 4 août 1789, abolissant les privilèges, la forêt fut envahie de coupeur de bois illégaux. M. de Cheyssac, mis au courant de la situation par les officiers de la maîtrise, leur écrivit le 15 août 1789 qu'on allait employer tous les gardes-chasse disponibles à la défense de la forêt et prescrivit aux milices de Melun, Moret et Fontainebleau d'empêcher l'entrée dans ces villes du bois coupé illégalement.
M. de Cheyssac sema des graines de pins maritimes à la Plaine des Pins et au Rocher d’Avon. La plupart des jeunes plants périrent de froid pendant l’hiver 1788-1789, il renonça alors à ce projet. En 1785, il prit l’initiative de faire construire un obélisque à Fontainebleau, en l’honneur de la reine Marie-Antoinette et de ses enfants, à la place de l'ancienne croix Saint-Jacques.
En 1790, M. de Cheyssac organisa une petite fête en forêt de Fontainebleau, à la Gorge aux Loups. À cette occasion, il fit graver sur un rocher le nom de Bébé, pour perpétuer le souvenir de la forte impression qu'une jeune femme avait faite sur lui et qu'on appelait affectueusement Bébé et qui résidait en villégiature au château de Bourron. Bébé était le surnom de Marie-Jeanne Colbert de Chabanais, née à Paris le 10 novembre 1771 et morte le 16 octobre 1795 à l'âge de vingt-trois ans. Elle avait pour frères deux généraux du Ier Empire, Édouard et Auguste Colbert Chabanais.
La Croix de Franchard fut détruite pendant la Révolution. Elle fut rétablie en 1827 avec des fleurs de lys, symboles royaux qui furent supprimées en 1830. En 1881, l’administration forestière perpétua le souvenir du terrible hiver de 1879-1880, en plaçant sur le socle de la croix une inscription commémorative sur une plaque de bronze, aujourdhui disparue.
Cet hiver, le plus rigoureux du XIXe siècle, fut dévastateur pour la forêt. 500.000 stères de pins furent détruits. Les feuillus souffrirent aussi beaucoup du froid ainsi que les bruyères. En janvier 1880, la terre était gelée à 45 cm de profondeur. À Paris, la Seine restera gelée pendant plusieurs semaines, la circulation se faisait en traîneaux.
En novembre 1984, la Croix de Franchard est déplacée du centre de la route Ronde vers un terre-plein à l’Est. Le socle est démantelé et reconstruit après numérotage de ses blocs.
Coordonnées géographiques de la Croix de Franchard : 48°24'30.8"N 2°38'20.5"E
La Croix de Franchard vers 1920.